Chaussure haute à lacets en cuir de cheval

La forme de cette chaussure est celle d'une chaussure de tous les jours : mi-haute, elle maintient le pied en toute sécurité ; et dans sa version cousue main, plus robuste, avec une semelle extérieure en caoutchouc profilé, elle est solide et résistante. En revanche, le cuir dont est faite cette chaussure est très rare et tout sauf courant : il s'agit du Shell Cordovan, le fameux cuir obtenu à partir de petites parties très spécifiques de la peau (à savoir uniquement la croupe) d'une race spéciale de vaches à sang froid. Dinkelacker s'approvisionne auprès de la tannerie Horween® de Chicago, spécialisée dans le cuir de cheval depuis 1905 et qui détient aujourd'hui un quasi-monopole dans ce domaine. Le cuir est d'une qualité supérieure et très durable, sa structure fibreuse est dense et solide. La teneur élevée en graisse confère au cuir sa souplesse et sa flexibilité - si vous lui laissez un peu de temps de rodage, la chaussure vous ira comme un gant. L'application de la couleur - l'"Oxblood", un rouge bordeaux profond, est considéré comme la couleur classique du Shell Cordovan - se fait à la main, le cuir obtient son brillant fin et chatoyant lorsqu'il est poncé avec un tambour en verre. Cette chaussure n'est disponible que chez Manufactum.

Les chaussures fabriquées dans l'atelier de Heinrich Dinkelacker se distinguent par leur finition artisanale exceptionnelle. Environ 300 opérations sont nécessaires pour chaque chaussure. En suivant l'ébauche du modèle, on fabrique d'abord des gabarits qui, après un examen et un choix minutieux du cuir supérieur, sont appliqués lors de la découpe des parties de la tige. Ce cuir est ensuite étuvé, puis la tige est tendue sur la forme en bois, clouée et recousue le lendemain. Ce n'est qu'au bout d'une semaine que la chaussure est retirée de la forme (les chaussures fabriquées à la machine n'y restent qu'une trentaine de minutes), ce qui garantit un ajustement parfait et une forme fidèle pendant de nombreuses années. La semelle intérieure est découpée à la main selon la forme de la forme, le dessus, la doublure et le cadre y sont cousus - il n'y a pas de meilleur assemblage.

Depuis sa création en 1879, les chaussures de Heinrich Dinkelacker ont été fabriquées au siège social de Sindelfingen. Au début des années 1960, une autre manufacture a été créée à Budapest. La délocalisation complète de la production en Hongrie ne s'est alors pas faite pour des raisons de coûts, mais en raison de l'extinction du métier de cordonnier* en Allemagne. Il y a quelques années, Dinkelacker a été confronté aux mêmes problèmes en Hongrie, car il n'y a plus de formation dans le métier de cordonnier* depuis des années, ce qui a entraîné un manque de relève. Dinkelacker a donc dû à nouveau emprunter de nouvelles voies et fait désormais fabriquer ses chaussures par un producteur de longue date en Espagne.