"Echelle muett" Chêne et frêne

Le nom quelque peu énigmatique de ce petit meuble - échelle muette - est décrypté par l'information selon laquelle il s'agit d'un hybride (conçu à partir de l'échelle) entre escabeau et serviteur muet, qui doit remplir les deux fonctions. Dans son rôle d'escabeau, il dispose de deux marches et d'une barre de sécurité - c'est ainsi que l'on appelle dans la construction d'échelles l'assemblage de montants prolongés dans le sens de la marche et d'un raccord transversal. En tant que serviteur muet, le meuble de la maison Auerberg en Bavière offre de la place pour la chemise (jetée par-dessus ; les montants en bois de frêne ont une section en demi-cercle spécialement pour cela) et le pantalon (celui-ci peut être accroché sur l'échelon auquel on ne peut pas accéder). Les deux marches inférieures ainsi qu'un petit compartiment en cuir pour le contenu de la poche du pantalon en haut servent de surfaces de rangement. D'autres réaffectations ne sont pas exclues.

Une réduction radicale de la forme et du matériau ainsi qu'une focalisation totale sur la fonction - telle est l'idée directrice des meubles d'Auerberg. Il s'agit de produits artisanaux conçus en dehors des normes industrielles, loin de la mode et sans être influencés par les contraintes du marketing, et produits en très petites séries. Derrière chaque meuble se cache la personnalité authentique de son concepteur - et comme il n'y a pas de diktat de programme restrictif, les designers de produits* ne sont tenus qu'à leurs propres exigences. Par conséquent, tous les meubles Auerberg sont uniques, parfois puristes jusqu'à l'entêtement, extrêmement solides sur le plan artisanal et donc quasiment faits pour durer.

La fabrication est régionale, en Haute-Bavière, et le bois - généralement du chêne, du frêne et du hêtre - provient d'exploitations forestières certifiées et gérées de manière durable. Le cerveau d'Auerberg est Christoph Böninger, ancien globe-trotter professionnel, aujourd'hui éditeur de design sédentaire. Böninger, qui dispose d'un excellent réseau dans les milieux du design, travaille à Munich et dans sa ferme d'Auerberg - d'où le nom du projet - près de Bad Aibling. Et même si Böninger s'est entouré de quelques designers* et architectes* pour son "laboratoire de produits" - les grands noms établis sont sur un pied d'égalité avec les talents émergents -, il met toujours la main à la pâte. Il lui arrive de huiler des meubles en bois et de les préparer pour l'expédition. Parmi les plus grands succès d'Auerberg à ce jour, on compte le tabouret AEKI de Gerhardt Kellermann et l'"échelle muette" de Christoph Böninger lui-même, un hybride polyvalent entre un escabeau et un serviteur muet.