Carnet de notes en cuir et toile à livres

Ces carnets fabriqués dans le sud de l'Allemagne montrent de manière idéale que l'exigence esthétique d'un designer peut tout à fait déboucher sur une plus-value fonctionnelle (ce qui est malheureusement loin d'être la règle). Dans ce cas, la "fonction" suit en quelque sorte la "forme" : L'objectif créatif déclaré était de travailler sans couture et avec des bords nets un cuir de bœuf (le même matériau que celui dans lequel nous faisons fabriquer notre sous-main), avec lequel il est impossible de relier un bloc de livre de manière conventionnelle en raison de son épaisseur de 3 mm. Pour le fixer, il fallait donc une solution séparée, qui a été trouvée sous la forme d'un insert relié à la couverture en cuir par des rivets et des œillets. Celle-ci, conçue comme une couverture, permet de ne pas relier le bloc de livre de manière fixe, mais de l'insérer simplement, ce qui présente l'avantage de pouvoir retirer un bloc de livre écrit, de l'archiver et de le remplacer par un nouveau. Le résultat : un carnet de notes aux matériaux opulents, au design discret et au toucher fantastique, dont le prix est largement relativisé par la possibilité de l'utiliser toute sa vie.

La doublure (à l'origine en feutre) est fabriquée spécialement pour nous à partir d'un matériau rare : une toile de reliure grossière et maniable qui 1) présente un matériau de support absolument inhabituel : un mélange de lin et d'étoupe (ce dernier - un dérivé du lin à fibres courtes - est traditionnellement utilisé comme matériau d'étanchéité ou d'isolation), 2) doit sa robustesse à un apprêt à base d'amidon (à l'époque d'avant le PVC, c'était le traitement de choix pour les volumes de bibliothèque très sollicités).